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Article écrit sur la base des travaux d'Alexis. L'équipe d'AMWEB le remercie.
On a souvent
critiqué les chansons de Dorothée, parfois avec raison, souvent avec mauvaise
foi, accusant principalement la chanteuse d'interpréter des mièvreries d'amours
adolescentes.
L'auteur de la quasi-totalité des chansons de Do est connu : il
s'agit de Jean-Luc Azoulay, tête pensante et
grand manitou de la firme qui distille son pouvoir de création
via ses productions musicales et audiovisuelles. Sous le
pseudonyme de Jean-François Porry, il a déposé
plus de 1.000 titres à la SACEM et écrit presque autant d'épisodes
de sitcoms. C'est lui qui a véritablement construit, façonné
Dorothée et géré sa carrière.
Porry est secondé depuis longtemps par l'éternel
"chef d'orchestre" d'AB, Gérard Salesses,
compositeur des musiques.
La question à se poser ici est la suivante : les auteurs n'ont-t'ils
pas pondu si frénétiquement leurs oeuvres qu'ils en sont arrivés
à amoindrir la qualité de ces dernières ?
Autrement dit, n'ont-t'ils pas appliqué une logique
productive à leurs créations artistiques ?
Chez
AB, on aime faire du neuf avec du
vieux, histoire de bien amortir
le produit d'un point de vue commercial mais aussi par goût prononcé des
auteurs pour les années 60. Cependant, cette tendance n'est survenue
qu'à partir de l'apparition de Dorothée sur TF1 : jusqu'alors, d'un point de
vue purement musical, on n'attaquait guère les interprétations de la chanteuse.
Mais c'est dès 1987 que le bât blesse et que les redites commencent à se faire
entendre... Dès lors, les critiques commencent elles aussi à pleuvoir.
Si l'on repense à l'album Maman (1986),
on retrouvera une chanson qui s'intitulait Sur mon piano.
Si vous êtes un peu mélomane, vous retiendrez l'introduction
musicale qui vous poursuivra à la suite dans quasiment tous les
slows de Dorothée : souvenez-vous des titres L'été des
enfants sages (1991), Le collège des coeurs brisés
(1992), L'hotel des cent bonheurs (1993), Même
(1994), Cool cool c'est l'amour (1994), Le bureau
des objets trouvés (1996)... sans oublier le mythique Pour
l'amour d'un garçon (1992) d'Hélène qui ressemblait lui-même
beaucoup au non moins mythique Premier baiser (1986) d'Emmanuelle
! En 2010, les auteurs en remettent une nouvelle couche avec En ce temps
la et On a toujours besoin., au cas où le public aurait oublié les
précédentes...
Coïncidence, non création ou respect du style ? A vous de
juger... Récemment, un reportage télévisé a démontré que même
des compositeurs réputés comme Jean-Jacques Goldman réutilisent
leurs airs favoris, cela fait partie intégrante de leur style. Néanmoins,
dans le cas d'AB, la fréquence de certains thèmes musicaux
tient du recyclage pur et simple.
Rappelez-vous l'un des plus gros tubes de Do, Les Neiges de l'Himalaya (1991),
dont l'introduction musicale était si particulière... elle fut
allègrement réutilisée dans Mourir mon coeur (1993)
et Les anneaux de Saturne (1996).
De même, le générique
bien connu du dessin animé Le petit chef, diffusé au Club
Dorothée en 1991, reprend de façon très similaire le thème
de En Amérique, chantée par Do en 1984 !
N'oublions pas non plus le tube Changer tout ça de
Bernard Minet, réutilisé comme premier générique de l'émission
Des Millions de copains en 1992, avant que cette dernière
n'ait sa chanson attitrée interprétée par Do en 1994.
Enfin, en 1994, le générique de l'émission Récré Kids
sur TMC (produite par AB) reprenait tout simplement la
version instrumentale de Bonjour,
bonjour,
une antique chanson de Do qui remonte à 1982 !
Comme vous le constaterez dans l'article
suivant, il est clair qu'après 1987, le thème de l'amour
devient ultra récurrent dans les chansons de Do : amour déçu,
amitié évoluant vers l'amour, amour passion...
Plus généralement, l'amour est le sujet quasi exclusif d'Azoulay
quel que soit l'interprète du texte : outre Do, Hélène,
Christophe Rippert et la plupart des artistes AB sont limités à
ce thème, à quelques exceptions près.
Les Musclés, quant à eux, ont droit à des chansons plus
grivoises mais à la thématique également très limitée : fête,
filles, sexe....
Pire encore ? Certainement à bout de souffle dans la création
du dernier album de Do en 1996, Porry reprend carrément deux
titres de chansons déjà utilisés pour d'autres albums : C'est
l'amour (1990 & 1996) ainsi que L'étranger (1988
& 1996). En 2010, bis repetita avec Méfie toi des garçons sur l'album
de Dorothée, déja proposé en titre à Hélène en 1994.
Faut-il tout mettre à la poubelle ?
Par ailleurs, on peut ajouter au crédit de Porry et Salesses
que les chansons de Dorothée ont globalement évolué avec elle
: son répertoire du début des années 80 n'est pas comparable
à celui du milieu des années 90, question de maturité de la
chanteuse sans doute.
Refusant de suivre la mode, Porry a quand même tenu compte des
mouvements "tendance" comme le rap (Valise 91 et
Valise 96).
Sur le fond, on aurait tort de croire que toutes les chansons de Dorothée se ressemblent, voire se répètent et que la chanteuse-interprète n'a jamais su se renouveler. Ce genre de raccourci abusif révèle une non-connaissance absolue de son répertoire, notamment de ses titres moins commerciaux. Une étude approfondie souligne certaines évolutions intéressantes...
Il
est tout à fait clair que l'on peut distinguer deux
parties principales dans la discographie
de Dorothée : une première partie
(1982-1985) est composée essentiellement
de titres destinés exclusivement à des enfants en bas âge. Une très large partie
des chansons correspond à de petites histoires autonomes semblables à des contes
ou à des aventures extraordinaires, à l'image de Appuie
sur ton piano (1982), Y'a
d'la bagarre au saloon (1983), La
chanson de Marie (1984), Détective
privé (1985)... D'autres chansons sont
plus tournées vers la vie en générale et ont un aspect un peu moralisateur :
Un petit cadeau pour ta maman (1983),
Ca compte aussi la gentillesse (1984),
On est tous des enfants
(1985)...
La période 1986-1996 est toute autre : ce style
de chansons, déjà largement exploité par Chantal Goya dans un
style plus conventionnel, disparaît quasiment pour céder une
place importante à l'amour.
L'amour
est incontestablement le thème majeur de Jean-Luc Azoulay. Il accapare plus
de 45 % des chansons de Do de 1982 à 1996. Toutefois, le poids de ce thème ainsi
que les sous-thèmes utilisés ont largement évolué. Ainsi, de 1982 à 1985, l'amour
est sous-représenté dans les albums de Do. (de 6 à 13 % des chansons) Le déclic
a lieu en 1986 avec le tube Maman
: dès lors, et jusqu'en 1996, ce champ lexical devient essentiel. En 1992, il
va jusqu'à monopoliser 10 des 14 titres de l'album !
En bonne chanteuse pour enfants, Do n'aurait du théoriquement
interpréter que des chansons guillerettes et innocentes
valorisant les amourettes juvéniles. Naturellement, c'eut été
trop facile et il n'en fut rien. Environ un tiers des
chansons d'amour traitent de relations déçues ou avortées...
et on ne peut pas dire que les choses s'améliorent avec le temps
: jusqu'en 1987, il n'y a dans le pire des cas qu'une seule
chanson tristounette, alors qu'après 1988, le rythme s'accélère
de façon inquiétante, pour atteindre un pic absolu de névrose
relationnelle en 1994, où 7 des 11 titres traitent de l'amour
sous un mode plutôt pessimiste: Non non ne dis pas,
Au pays des coeurs blessés, Ou sont les roses, Maintenant je le
sais, Je t'aime encore, Joyeux anniversaire, Dis bonjour aux
copains !
Parmi
ces chansons tristes ou gaies, souvent impersonnelles pour que
chacun puisse aisément s'identifier aux personnages, se cachent
quelques titres symboliques mettant en lumière l'amour
de Do pour son public. Ces titres ont tous été créés
à l'époque du Club Do et ce n'est certainement pas un
hasard. Il s'agit en fait pour la plupart de "chansons-ripostes"
pour contrer les critiques dont la chanteuse était l'objet : Tout
tout tout le monde en 1988, Mon plus beau cadeau et Tous les jours
de bonheur en 1991, Folle de vous en 1994 ou Je veux chanter
pour vous en 1996. Ce dernier titre est particulièrement
explicite : "Mieux qu'un paysage / Je vois vos visages /
Ca met du bonheur dans ma vie".
D'autres
chansons sont moins claires sur le sujet. Pourtant, Naturellement
(1990) n'est-elle pas étrangement prémonitoire
quant à la suite de la carrière de Do ? : "C'est
un peu vrai / J'ai perdu la raison / Mais il me plaît / D'être dans votre maison
/ (...) / Un jour viendra le moment où / Nécessairement / Je n's'rai plus amoureuse
de vous / Naturellement". De même,
C'est fini c'est fini (1996)
n'est elle pas une rupture anticipée avec son public ? "Quand
un amour s'achève / On se retrouve seul / Comme vidé de sa sève / Dans le froid
d'un linceul / On voudrait tout refaire / Revenir en arrière / Mais malgré nos
envies / C'est fini, c'est fini".
L'album 1996 est de toute façon clairement marqué par un départ possible de
Do et un regard nostalgique sur le passé : outre Je
veux chanter pour vous, C'est
fini c'est fini, on remarquera que trois
autres titres sont marqués par la thématique du voyage, voire du départ : Toutes
les chansons du monde ("Quand
au bout de ma quête / Un beau jour / J'oublierai mes défaites / Mon coeur lourd"),
Doucement ("Emporte-moi / Dans tes
désirs / Pour le début / D'une autre vie") et
Le beau voyage ("J'aurai mes souvenirs
/ Comme seuls bagages / Loin d'ici")...
Certaines chansons
de Do sont aussi des clins d'oeil
dont seuls les initiés peuvent vraiment comprendre la portée. Au total, une
petite dizaine de titres peuvent être classés dans cette catégorie. Ainsi, Le
grand Gérard (1984) semble être un hommage
appuyé à Gérard Salesses, le "chef d'orchestre" d'AB et compositeur
des musiques et arrangements. En 1989, La
maison du bonheur est une description
idéalisée de l'univers "Club Dorothée".
En 1996, Michel Jourdan, qui signe en moyenne un titre par album,
écrit et compose cette fois une chanson que Do peut interpréter
de façon autobiographique : il s'agit de La petite fille.
("Il était une petite fille / Qui rêvait souvent /
(...) / D'emprisonner les minutes / Et de rester loin / Du
royaume des adultes / Et de ses chagrins / (...) / Cette petite
fille que j'étais / Continue de rêver") Un parfait
tableau descriptif de Dorothée !
Focus sur les albums de Dorothée
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année : 1980 supports : LP, K7, CD |
Au pays des chansons
constitue le premier véritable album studio de Dorothée. Cet
album-concept est en fait un conte musical pour enfants écrit par
Jacques Pessis, Jean-Luc Azoulay et Michel Jourdan sur des musiques
de Michel Jourdan et Jean-Pierre Stora. Il comprend 23 titres (dont
certains sont en fait de très courtes séquences allant de 15 à 30
secondes, alternant avec des chansons plus conséquentes de 2 à 3
minutes). Dorothée interprète ou co-interprète 13 morceaux. Elle est
le personnage central de l'histoire : projetée mystérieusement dans
les sillons d'un 33 tours, Dorothée découvre le pays magique des
chansons et rencontre des personnages tous plus farfelus et
originaux les uns que les autres : Henri Golo, Mémé Lodie, Love
Love, Le Général, Flop... Le disque se clôt par deux chansons issues
de l'émission TV Récré A2 : Viens t'amuser et Récré
A2 Amusons nous. Trois 45 tours ont été extraits : Une fille qu'est-ce que c'est ?, Musique magique et Récré A2 Amusons nous. Tout comme l'album, ils rencontrent un succès plutot discret. |
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année : 1982 supports : LP, K7, CD |
Il s'agit du premier
album original de Dorothée où celle ci chante intégralement du début
à la fin. Composé de 14 titres, ce disque comporte majoritairement
des morceaux rythmés avec une thématique récurrente : la comptine
pour enfants, chaque texte racontant une petite histoire propre. La
réalisation est soignée et les orchestrations simples et efficaces.
Musicalement, on note toutefois certaines redondances : Avec ses
amis comporte des similitudes rythmiques et mélodiques avec Rox
& Rouky... Le titre Monsieur de la Fontaine est inspiré des
chansons animalières composées par Jean-Jacques Debout pour Chantal
Goya. Bonjour bonjour, utilisée dans Récré A2 à
plusieurs reprises avec un texte différent, sera également repris en
1994 comme générique instrumental de l'émission Récré Kids de
TMC produite par AB. La Valise apparait également pour la
première fois accompagnée des "chaussettes rouges et jaunes à petits
pois" dans une version sautillante un peu criarde. Elle se
retrouvera par la suite dans chaque nouvel album studio, telle une
tradition séculaire, dans une version chaque fois remaniée. |
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année : 1983 supports : LP, K7 |
Cet album de 12
titres sert de support promotionnel au dessin animé inspiré des
personnages de Peyo. Il n'a d'intérêt que pour les quelques titres
ou Dorothée apparait, les autres étant totalement insupportables,
tant la voix nasillarde des Schtroumpfs est inécoutable. |
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année : 1983 supports : LP, K7, CD |
Cet album de 16 titres est dans la
parfaite continuité du précédent du côté des textes. Toutefois, la
production musicale est un peu plus aboutie avec de nombreux choeurs
et des orchestrations moins simplistes et plus soignées. Titre
emblématique, Pour faire une chanson reste un must de la
chanteuse, un hymne universel qui rend hommage aux mélodies simples
et aux refrains entêtants. La tendance reste aux titres gais et
rythmés malgré la présence du superbe Hello Hello, ballade
douce et ensoleillée. Les thèmes abordés restent ciblés enfants : de
petites histoires pleines de poésie et de fantaisie. L'unique 45 tours extrait Pour faire une chanson rencontrera un succès conséquent. L'héroïne de BD et le petit garçon aux yeux clairs avaient pourtant la stature de singles potentiels. L'album s'écoule à 150 000 exemplaires. |
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année : 1984 supports : LP, K7 |
Second et dernier album en
"collaboration" avec Les Schtroumpfs, ce disque de 12 titres
intitulé Schtroumpfs parade tente de prolonger le succès
commercial de son prédécesseur. Les titres sont dans le même style,
les voix des célèbres petits personnages bleus sont toujours aussi
agaçantes. Erreur de marketing, aucune photo de Dorothée n'apparait
sur la pochette... pas très vendeur ! Un seul 45 tours est extrait, Schtroumpf lala, qui ne rencontre qu'un succès d'estime. Quant à l'album, son succès demeure confidentiel. |
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année : 1984 supports : LP, K7, CD |
Composé de 15 titres, cet album
succède dignement à son prédécesseur : réalisation soignée avec un
effort renouvelé dans les orchestrations et des mélodies de qualité.
La thématique des thèmes se diversifie et se révèle plus pointue :
le départ (En Amérique), la féminité (Les Filles), la
séduction (Dis le moi), l'absence et le suicide (La
chanson de Marie). Première innovation : l'alternance réelle des
titres rythmés habituels avec des titres plus lents. Des titres
mélancoliques font leur apparition : la petite fille et les
oiseaux, la chanson de Marie et le superbe Ca compte
aussi la gentillesse signé Michel Jourdan. Le grand Gérard
est un titre écrit en clin d'oeil à Gérard Salesses, le chef
d'orchestre officiel d'AB, dont la structure est proche du Milord
d'Edith Piaf. Petite fille résonne comme une suite d'Hou
la menteuse... Le 45 tours Qu'il est bête, dont le clip rétro est très 60's dans les images, est l'unique single extrait de cet album au succès plus discret (100 000 ventes environ) mais qui reste haut placé dans le coeur des fans les plus exigeants. |
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année : 1985 supports : LP, K7, CD |
16 titres composent cet album
mythique qui permet à Dorothée de décrocher la victoire de la
musique du meilleur album pour enfants. l'orientation musicale est
plus pop/variété que les précédents et les arrangements musicaux
plus "synthé" que ses deux prédécesseurs. Première véritable
allusion aux années 60 avec Dam dam di dou dam dam. Deux
véritables perles côté chansons lentes : J'suis pas comme les
autres et Chagrin d'amitié. Ce dernier titre est signé
Charles Aznavour spécialement pour Dorothée. Premières tendances à
l'auto plagiat pour le tandem Porry/Salesses : Cet air là
ressemble nettement au Groupe de 1982... 4 singles seront extraits de l'album : Les petits Ewoks (single intégré suite à son succès en 45 tours en 1984), Vive les vacances (succès moindre en single mais chanson mythique dont le clip deviendra un must pendant les années Club Do), Allo allo monsieur l'ordinateur (LE tube de l'album) et Détective privé. Cet album atteint les 250 000 copies vendues. |
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année : 1986 supports : LP, K7, CD |
Les 17 titres de cet album sont dans
la mouvance "synthé/pop" du précédent avec une tonalité toutefois
plus adolescente pour les textes. C'est le grand virage Premier
baiser de 1986, année de l'explosion du tube produit par AB qui
se classe N°2 au Top 50. Jean-Luc Azoulay décide de donner des
dizaines de petits frères à la chanson délicieusement romantique et
sucrée d'Emmanuelle. L'amour devient le thème quasi exclusif des
chansons. Les sonorités sonnent de plus en plus 60's, les
clins d'oeil à cette époque deviennent appuyés, y compris dans la
légèreté naïve et sentimentale des textes : Bing bong, radio Wowo,
Sur mon piano : cette dernière devient la base musicale quasi
définitive de tous les futurs slows du duo Porry/Salesses pour
Dorothée mais aussi l'ensemble des prochains artistes AB : Hélène,
Christophe Rippert... Les redondances musicales sont globalement
plus fréquentes sur cet album : Dès que l'on rend quelqu'un
heureux rappelle les couplets de la chanson de Marie de
1984. Deux 45 tours seront extraits de cet album qui atteint les 300 000 copies vendues : Maman, qui devient le plus gros succès commercial de Dorothée après Hou la menteuse, et Ou se cache l'amour ? |
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année : 1987 supports : LP, K7, CD |
Premier album sorti après le
douloureux divorce Antenne 2 / Dorothée, il symbolise le début des
années Club Do. Composé de 12 titres, il s'inscrit dans la
continuité du précédent, notamment au niveau rythmique et se tourne
davantage vers les années 60 : qu'on se le dise, le Rock n'roll
est de retour ! Globalement, ce disque souffre d'un mixage
relativement baclé et d'orchestrations minimalistes. Le blues de
toi auto-plagie Sur mon piano de 1986. L'amour adolescent
est plus que jamais le thème récurrent, bien que Monsieur le
directeur laisse poindre une thématique politico-démagogique. L'album atteint 200 000 copies vendues. Un seul 45 tours est extrait : il comporte Docteur et le mythique hymne Ca donne envie de chanter, qui servira de générique introductif aux grands directs du Club Dorothée de 1987 à 1993. Les versions "single" et "album" de ce dernier titre sont différentes, le mixage étant plus dynamique sur la version "album". |
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année : 1988 supports : LP, K7, CD |
Cet album de 14 titres est
intimement lié à la montée en puissance du Club Dorothée. Le mixage
est nettement au dessus de son prédécesseur, les rythmes et les
thématiques sont plus variés. Même si l'amour reste le thème majeur,
quelques titres "réorientent le débat" : Tout tout tout le monde
est la première "chanson-riposte" créée par Azoulay pour faire face
aux critiques naissantes à l'encontre de sa star, L'étranger
invite à la tolérance, le tour du monde au voyage, Combien
de temps faudra t'il ? la joue "peace and love". Deux singles seront édités seulement : Attention danger et La machine avalé, deux gros succès. Mais l'album, qui atteint 300 000 exemplaires vendus, recelait d'autres tubes potentiels, notamment Bom bom bom et le tour du monde. |
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année : 1989 supports : LP, K7, CD |
12 titres composent cet album culte
de la carrière de Dorothée : il clôt en beauté les années 80 et
poursuit avec faste les années Club Do, en prémisse aux premiers pas
triomphants de la chanteuse à Bercy en janvier 1990. Particulièrement équilibré,
le disque alterne les titres rythmés voire endiablés, tels
Tremblement de terre, Dorothée Rock, Si je l'aimais avec les
ballades mélancoliques de qualité comme Nicolas & Marjolaine, Dou
dou dou, Une lettre par avion... Même le sempiternel slow
azouléen inspiré de Sur mon piano (1986), Pourquoi est
une réussite ! Perle des perles : Des ailes à mes souliers,
signée Michel Jourdan, rengaine sautillante aux accents inspirés par
le célèbre Ivan Boris & moi de Marie Laforêt (1967). Clin d'oeil
au Club Dorothée, la maison du bonheur fédère un peu
plus le public fidèle de l'émission. Tremblement de terre et Nicolas & Marjolaine sont les 2 singles à succès extraits de cet album qui s'écoule à plus de 300 000 exemplaires. Le premier deviendra le thème officiel du Club Dorothée jusqu'en septembre 1991. |
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année : 1990 supports : LP, K7, CD |
Cet album de 14 titres marque un
léger retrait qualitatif par rapport au précédent, marqué par des
redondances que son prédécesseur n'avait pas : Sur sa guitare
reprend la musicalité de Nicolas & Marjolaine, les 60's
azouléens sont hélas de retour avec L'été des enfants sages.
Toutefois, l'album dans son ensemble est une bonne production. Michel Jourdan marque de son empreinte ce disque avec le
sublime En écoutant pleurer le vent. Jean-Luc Azoulay écrit
une chanson mythique pour les fans, Naturellement, qui peut
faire l'objet de toutes les interprétations possibles, entre délires
synonymiques et clin d'oeil à la personnalité de Dorothée. L'album
compte également Un jour on se retrouvera, ballade
prémonitoire qui aura le funeste destin de clôturer les années
Club Do lors de la dernière émission en aout 1997. 3 singles sont extraits : Chagrin d'amour, le principal succès commercial, La Valise 91 (une version rap/house), Un jour on se retrouvera (générique du dessin animé Sophie & Virginie). L'album atteint les 200 000 copies vendues. |
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année : 1991 supports : LP, K7, CD |
14 titres composent cet album qui
sera le plus vendu de Dorothée dans les années 90. L'amour, encore
et toujours, demeure le thème numéro un. Toutefois, le thème est
approfondi, diversifié. Les amourettes adolescentes deviennent de
plus en plus des amours déçues : Et la pluie, Le petit coeur, le
collège des coeurs brisés... Tous les jours de bonheur devient
la "chanson-riposte" la plus marquante contre les détracteurs de Do,
Mon plus beau cadeau scelle l'amour indéfectible qui lie la
star et son public. Oh quelle histoire et Même les
baleines inaugurent une nouvelle vague de chansons humoristiques
pas toujours réussies qui apportent toutefois une touche de
légèreté à l'ensemble. Mention spéciale pour la version de la valise, Ma
valise pour danser, sans doute une des plus modernes et soignées
jamais réalisées. Marylou et Monsieur Bill laissent
présager des futures tendances "rock/country" du tandem Porry/Salesses
au milieu des années 90. L'album et les singles extraits sont des
succès commerciaux, Bercy en janvier 1992 est un raz-de-marée : la
carrière de Dorothée est à son apogée. 3 singles sortent dans le commerce : le tube Les Neiges de l'Himalaya (plus gros succès commercial des années 90 de Dorothée), suivi du Collège des coeurs brisés et de Ou est le garçon ?. 300 000 exemplaires de l'album s'écoulent. |
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année : 1992 supports : K7, CD |
L'album comporte 14 titres. Ce
disque est le plus dense en chansons romantiques de toute la
carrière de la chanteuse : Une histoire d'amour, Par amour pour
toi, Mourir mon coeur, Je ne l'ai pas cru, La valse des amours
blessées, titres parfois superbement clipés par Pat Le Guen.
L'hotel des cent bonheurs auto-plagie lamentablement le
collège des coeurs brisés de l'année précédente. Do s'offre le
duo Great balls of fire avec Jerry Lee Lewis, avec un accent
anglais plus qu'approximatif. L'album se conclue par Toutes les
guitares du rock n'roll. Et effectivement, Azoulay va nous
servir sa sauce rock pendant quelques années, habilement soutenu par
les shows de Noel de Dorothée sur TF1. En résumé, un album de
facture correcte qui marque toutefois le début de la diversification
des productions AB avec la percée des sitcoms : Hélène monte en
puissance, Christophe Rippert pointe bientot le bout de son nez...
Dorothée va très vite pâtir de cette concurrence en interne. 4 singles sont extraits, les deux premiers rencontrant un succès honorable : Une histoire d'amour, Toutes les guitares du rock n'roll, Bats toi, Il faut chanter. L'album se vend à plus de 200 000 exemplaires. |
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année : 1993 supports : K7, CD |
La tendance rock s'accélère sur cet
album de 14 titres qui marque toutefois le début du déclin
commercial de Dorothée, concurrencée sérieusement dans sa propre
maison de disques par Hélène et de plus en plus cantonnée au rôle de
"passe plats" pour la promotion des produits labellisés AB dans ses
émissions. Le renouvellement musical n'est pas suffisant, le manque
de créativité apparait criant : Même et Cool cool c'est
l'amour sont les sempiternelles copies des rengaines "slows"
azouléennes depuis des années déja, Marjolaine et Nicolas
nous propose une simple suite du titre de 1990, La Valise
Raggamufin est plutôt pathétique, La planète bleue se la
joue entre Tremblement de terre et Si je l'aimais de
1989... Toute ma vie j'ai chanté du rock n roll est une
resucée de Toutes les guitares du rock n'roll de 1992. Bref,
peu d'originalité, beaucoup de réchauffé ! Même Michel Jourdan,
habituellement spécialiste de superbes ballades, connait une baisse
de régime sensible avec Si j'ai menti, rengaine certes sympathique
mais en dessous de ses productions précédentes. L'album atteint les
100 000 ventes sur le long terme, sans éclat. 3 singles sortent dans le commerce : le titre phare 2394, pourtant excellent produit d'appel en premier extrait, Si j'ai menti et Chanson pour un garçon, malheureusement tous des échecs commerciaux. |
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année : 1994 supports : K7, CD, CD fascicule presse |
Après le succès en demi teinte du
Bercy 94 de Dorothée en janvier, Jean-Luc Azoulay amorce un virage musical
enfin audacieux avec cet album de 15 titres aux sonorités country
enregistré à Nashville censé redonné un coup de pouce à la carrière
musicale chancelante de Do. Enfin, les éternelles boites à rythme
d'AB sont mises de côté pour laisser place à de vrais instruments.
Certes, les mélodies ne sont pas toutes des chefs d'oeuvre de
complexité, mais l'ensemble fait quand même oublier le pâle 2394. La
voix délicieusement voilée de Dorothée se marie merveilleusement
avec certaines ballades : Ou sont les roses ?, Maintenant je le
sais, Dis bonjour aux copains. L'album comporte également
LE titre le plus désespéré de toute la carrière de Dorothée, Je
t'aime encore (musicalement plagié sur le Bang Bang de
Cher (1966), chanté également par Nancy Sinatra et repris par Sheila) dont
le couplet final dramatique et morbide fait encore pleurer les fans
les plus masochistes ! 3 singles sont extraits : le dynamique Non non ne dis pas, Folle de vous (une chanson exprimant une nouvelle fois l'amour de Dorothée pour son public) et Des millions de copains (qui servira de générique à l'émission du même nom, et sera même repris pour le Noel de l'amitié sur IDF1 à partir de 2008 !) Des succès très discrets côté ventes... Toujours habile manipulateur et producteur avisé, Jean-Luc Azoulay sortira l'album chez les buralistes sous la forme d'un fascicule tiré à des dizaines de milliers d'exemplaires, ce qui permettra au disque d'atteindre les 200 000 copies, chiffre auquel il n'aurait jamais pu prétendre par le circuit classique des disquaires. Un coup de maître apparent qui génèrera toutefois un litige colossal avec le distributeur habituel des disques de Dorothée, BMG, privé de ses rentrées habituelles, entrainant des conséquences désastreuses pour la promotion du disque suivant. |
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année : 1995 supports : K7, CD |
Depuis 1987, jamais Dorothée n'avait
sorti un album d'aussi faible facture : 10 titres sortis en
catastrophe pour solder le contentieux contractuel existant entre AB
et le distributeur BMG depuis la "magouille azouléenne" de la sortie
en kiosque de l'album Nashville. Le contenu est donc baclé et
l'ensemble très inégal, même si quelques titres ont encore les beaux
restes country de l'album précédent, et pour cause, ils viennent de
cette session d'enregistrement. Se distinguent Je suis amoureuse
de toi, Pour quelques jours ou pour toujours, J'ai cherché j'ai pas
trouvé, qui côtoient des titres plus que légers comme
Bonheur city, La queue du chat, Yeah Yeah, A L'école... dont les
textes et la musicalité marquent un recul qualitatif inquiétant.
L'album, qui bénéficie d'une mise en place minimaliste et d'une
promotion limitée hors Club Do, n'atteint pas les 100 000
copies habituelles. Le Zénith, reporté de novembre 1995 à janvier
1996, est un échec commercial. La carrière de Dorothée-chanteuse
semble péricliter. 2 singles sont péniblement extraits : Bonheur city, servi pourtant par un clip plutot sympa sur les coulisses des sitcoms AB, et je rêve. Sur ce dernier single figure aussi L'enfant des neiges, écrite pour le film éponyme, jolie ballade qui fait oublier la faible qualité de l'album et laisse imaginer que le tandem Porry/Salesses a encore de belles ressources en lui. |
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année : 1996 supports : K7, CD |
Après l'échec de l'album Bonheur
city et la débacle du Zénith de janvier 1996, série de 4
concerts maudits aujourd'hui encore tabous dans la carrière de
Dorothée, Azoulay décide de réaliser une sortie en beauté pour sa
muse, alors que les relations entre TF1 et AB sont plus que tendues
et que le Club Do est sur la sellette. L'album sorti en
novembre 1996 comporte 14 titres s'inscrivant dans une continuité
globale, sans grande originalité mais avec quelques clins d'oeil
plus que sympathiques : La petite fille de Michel Jourdan,
émouvante chanson résumant parfaitement la personnalité de Dorothée,
Le beau voyage et C'est fini c'est fini qui semblent
annoncer le départ prochain de la star, Je veux chanter pour vous,
nouvelle "chanson-riposte"... Malgré cela, quelques redondances
habituelles : Les anneaux de Saturne plagiés sur les
Neiges de l'Himalaya, L'étranger aux sonorités de
Nicolas & Marjolaine... et la terrifiante honte de la
famille, qui nous rappelle qu'Hou la menteuse n'est
jamais très loin... Distribué cette fois par CBS avec une bonne mise en place (3 pochettes différentes qui font la joie des collectionneurs), l'album peine quand même à se vendre et atteint difficilement 80 000 copies. Les deux singles extraits sont La Honte de la famille (chanson puérile judicieusement choisie pour soutenir les Bercy de Décembre 96 très axé "arbre de Noel pour les tout-petits") et Toutes les chansons du monde, ultime single qui clôt discrètement les années Club Do. |
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année : 2010 supports : CD |
Cet album de 16 titres est avant tout un album pour les fans. On peine à croire qu'il puisse conquérir un plus large public tant son univers musical est daté et ses thématiques décalées. Trois chansons de cet album sont de véritables clins d'oeil réussis à la carrière de Do : Dorothée, qui rappelle le personnage qu'elle fut autrefois, Les chansons du passé, habile patchwork de ses anciens titres inspiré de la mélodie de Nicolas & Marjolaine, La Valise 2010, énième version mais cette fois en ska et portée par la voix cassée de Do qui la rend étonnamment émouvante. Les autres titres sont de simples produits Porry/Salesses dans la plus pure tradition, malheureusement sans surprise : Coup de tonnerre est le Tremblement de terre 2010, Mais pourtant tu l'aimes est une copie de Karimbo (1996), En ce temps là un plagiat notoire du Collège des coeurs brisés (1991), On a toujours besoin, le slow azouléen de base dont on ne compte plus les déclinaisons, les filles aiment les garçons est plus qu'inspiré de Hep monsieur (1987)... Vous allez vous rappeler ce qu'est du Dorothée, foi d'Azoulay ! Le seul bémol est qu'on nous sert ce qui ne s'est pas forcément fait de mieux pour Dorothée durant sa carrière. Exception faite de deux chansons lentes : La petite Jeanne qui renoue avec le lointain passé des chansons à histoires des premiers albums des années 80, et le petit bijou de Michel Jourdan, Sept ans et demi, digne successeur de la petite fille (1996). |
Cadeau Plus : Voici la couverture
du dossier promo
envoyé aux médias pour Bercy 1996 !
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Updated : 03/04/2010 | Copyright © AMWEB : amweb_do@yahoo.fr |
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